LETTRE OUVERTE A MR. HERZANI
L’ignominie
Monsieur,
Désormais, vous ne reculez devant rien.
Aucune ignominie ne vous arrête
Depuis votre nomination à la tête du CCDH, vous vous êtes transformé en fossoyeur des droits humains.
Vous, qui avez été, dit-on un fervent défenseur de la dignité humaine, de la liberté et de la démocratie, vous traquez, aujourd’hui, la presse devant une justice que vous savez aux ordres, vous mettant au service du makhzen le plus rétrograde.
Mais cela ne s’arrête pas là.
Monsieur,
Lundi, les familles des étudiants grévistes de la faim de Marrakech ont demandé à vous rencontrer.
C’est leur droit et c’est votre devoir que de les recevoir, de les écouter.
Vous avez refusé.
Alors, ils ont organisé un sit-in devant votre bureau. Ce qui vous scandalisé, mais vous a astreint à les recevoir.
Et que leur avez-vous dit, après qu’ils aient présenté leur doléances, que « leurs enfants étaient des criminels qui ont tenté de tuer et de mettre le feu à la cité universitaire », qu’ils devraient les forcer à cesser la grève de la faim et attendre la décision de la justice.
La grève, leur avez-vous déclaré, est un acte suicidaire et que, si l’un des grévistes, à dieu ne plaise, venait à succomber, ses parents en seraient les seuls responsables.
Monsieur,
En optant pour une telle attitude, vous avez fait fi de la présomption d’innocence et les avez condamnés avant que leur culpabilité n’ait été prouvée.
Vous vous êtes érigé en juge.
Cela dépasse l’entendement, et pourtant!
Votre posture enterre toute crédibilité à votre rôle à la tête de cette institution et rend celle-ci sujette à caution.
Monsieur,
Vous avez lu tous les témoignages parus dans la presse et relatant les tortures horribles qu’on subies cette étudiante et ces camarades au commissariat de Jamâa Lafna, témoignages insupportables qui n’ont rien à envier à celles que vous avez subies, vous et vos amis à Derb Moulay Chrif.
Pourtant cela n’a rien remué en vous. Amnésie voulue, ou fuite en avant ? Peut-être aussi que ces étudiants constituent votre miroir brisé qui renvoie, l’image de ce que vous êtes devenu….
Ces étudiants dont l’âge n’accède pas les vingt printemps ne demandent rien d’autre que de jouir de leurs droits en tant qu’êtres humains.
.
Monsieur,
Demain, si Zahra ou l’un de ses amis, mourait, l’Histoire retiendra son nom comme celui d’une martyr, comme elle a retenu celui de Saida Mnebhi ou Droudi.
Mais, cette même Histoire ne retiendra t-elle pas votre nom, comme celui d’homme qui, par son attitude, a précipité une telle fin tragique ?
Rabat le 24/07/2008
Paru Le journal Hebdomadaire » dans « Le Journal Hebdomadaire » le 20/07/2008
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